Le 8 mars dernier, la ville de Caen a été le théâtre d’une découverte exceptionnelle : deux œuvres inédites de René Magritte, conservées au sein de la famille du poète surréaliste Ernst Moerman, ont été adjugées aux enchères pour des montants remarquables.
Leur apparition sur le marché de l’art a suscité une vive émotion parmi les collectionneurs et spécialistes du surréalisme. Longtemps restées à l’abri des regards, ces œuvres témoignent d’une facette méconnue de la production de Magritte, révélant des expérimentations plastiques inédites. Leur provenance, intimement liée à l’entourage du peintre, conforte leur authenticité et renforce leur valeur historique.
La première pièce, une huile sur toile et galet de 25 cm x 21 cm, est une palette de bois sur laquelle Magritte a peint un ciel bleu parsemé de nuages, transpercée par un véritable galet. Estimée entre 150 000 et 200 000 euros, elle a été acquise par téléphone pour 255 000 euros. Cette œuvre fait écho à « Le Fait Primitif » (1936), déjà répertoriée et conservée dans une collection privée new-yorkaise.
La seconde œuvre, un dessin aux crayons de couleurs de 27×24 cm intitulé « Nu de face », représente une femme nue debout aux longues boucles multicolores. Elle a été vendue au prix plancher de son estimation, soit 100 000 euros.
Ces œuvres, réalisées avant 1944, proviennent de la collection d’Ernst Moerman, ami proche de Magritte. Leur découverte et leur certification par le comité Magritte constituent une avancée significative pour l’étude de l’œuvre du maître surréaliste.
Ces ventes aux enchères témoignent de l’intérêt croissant pour l’œuvre de Magritte. La redécouverte de ces œuvres inédites enrichit notre compréhension de l’univers de Magritte et rappelle l’importance de la préservation des collections privées dans la transmission du patrimoine artistique.
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